L’approche centrée sur la personne (ACP), a été créée par le psychologue américain Carl Rogers, à partir des années 1940. Elle fait partie du courant humaniste et est devenue connue à partir des années soixante.
Ce n’est pas une approche qui diagnostique, à partir d’un symptôme évoqué par le patient.
Ce n’est pas non plus une approche qui analyse et interprète ce que dit le patient, pour ensuite expliquer et conseiller…
Non, le thérapeute rogérien ne se positionne pas en tant que sachant qui reçoit un patient, mais comme une personne qui en reçoit une autre, parce qu’elle vit des moments difficiles à un moment particulier de sa vie.
Cette phrase n’a l’air de rien et pourtant, elle est très importante car elle confère au thérapeute une position particulière qui va permettre de construire, de tricoter une relation particulière.
Oui, c’est bien de cela dont il est question, créer une relation entre le thérapeute et la personne qui vient se confier : c’est la relation qui est thérapeutique dans l’ACP.
Choisir son propre chemin
Dans le cadre de l’ACP, la personne qui choisit de faire une séance de thérapie, n’est pas considérée comme un patient, elle est nommée client. Drôle de terme me direz-vous…j’avoue que je préfère personnellement le nom de personne à celui de client.
Toutefois, la notion de client est là pour signifier, qu’avec l’ACP, c’est la personne qui choisit son contenu de séance, son rythme, son chemin et son degré d’introspection, comme un client qui agit en fonction de ses besoins et attentes.
En d’autres termes, l’ACP considère l’humain comme libre de choisir son propre chemin pour aller mieux, il est son meilleur guide.
L’ACP : une thérapie basée sur la confiance
Ce n’est pas tout…l’ACP est basée sur la confiance profonde en l’organisme, plus précisément sur ce que Carl Rogers a nommé la tendance actualisante. Mais qu’est-ce donc ?
La tendance actualisante, c’est cette force que tout organisme a à l’intérieur de lui, et qui le pousse à croître, à aller vers son développement, toujours et autant que possible.
Ce constat, Carl Rogers l’évoque avec un souvenir célèbre dans le monde de l’ACP… Je vous raconte :
Lorsqu’il était jeune, Carl Rogers vivait à la campagne, où il était coutumier de conserver les pommes de terre l’hiver, en les mettant à l’abri de la lumière, dans une cave…pour éviter qu’elles ne germent.
Carl Rogers a pourtant fait le constat, que ces pommes de terre, malgré cet univers peu propice à leur croissance (pas d’eau, pas de terre, pas de lumière, pas de nutriments) parvenaient à germer… Ce germe ne permettait pas à la pomme de terre de donner naissance à un plan de pomme de terre qui lui-même pourrait produire d’autres pommes de terre, mais il avait le pouvoir et la volonté d’exister, cette force de vie, malgré et avec un contexte difficile.
C’est cela la tendance actualisante, présente dans tout organisme, en chacun de nous.
Une vision positive de l’humain
L’ACP fonde sa vision de la psychothérapie et de l’humain sur la tendance actualisante. Un thérapeute ACP reçoit une personne en la considérant comme, non pas le symptôme qu’elle décrit, mais comme une personne entravée dans son processus de croissance par un contexte, un évènement de vie qui ne lui convient pas et comme une personne qui souhaite y remédier, pour retrouver ce pouvoir de croissance.
Un thérapeute ACP a une vision positive de l’humain et a confiance dans la capacité de la personne, en tant qu’organisme, à mettre en œuvre son propre potentiel de croissance.
Les trois attitudes fondamentales de L'approche Centrée sur la Personne
Mon rôle de thérapeute ACP : recréer un contexte qui va permettre à la personne que j’écoute de retrouver son potentiel, son autonomie face aux aléas de la vie. Comment ? En incarnant trois attitudes fondamentales et suffisantes pour permettre à la personne de se sentir en confiance, en sécurité, et oser se dire, se déposer, se déchiffrer dans son fonctionnement, pour à termes, avoir une meilleure conscience d’elle-même, s’accueillir et initier le changement si elle le souhaite. Car…
« C’est au moment où je m’accepte tel que je suis que je deviens capable de changer » Carl Rogers.
Les trois attitudes fondamentales que je suis, en tant que psychopraticienne ACP :
L’écoute empathique : je suis curieuse de qui vous êtes, je vous écoute et m’applique à comprendre ce que vous dîtes et ce que vous ressentez. Mon intention est de faire comme si j’étais à votre place, pour pouvoir reformuler ce qui se passe pour vous, votre rapport au monde, de façon à ce que vous sentiez compris(e), et ainsi que vous sentiez soulagé(e).
Le regard positif inconditionnel : je fais preuve d’ouverture à tout ce qui peut être confié et éprouve. Je ne juge, ni vos mots, ni vos ressentis. Je vous accueille de manière inconditionnelle, afin que vous vous sentiez libre de vous exprimer tel(le) que vous êtes vraiment, sans retenue, sans peur du jugement.
La congruence, l’authenticité : je suis agie par la relation que nous créons. Je prends soin de rester connectée à ce qui se passe pour moi, et choisis de vous le partager si cela me semble utile à la relation. Je ne me cache pas derrière une façade de thérapeute, je suis émotionnellement vivante dans la relation.
Retrouver son pouvoir d’être avec l’ACP
Plus qu’une méthode, l’ACP est une façon d’être en présence d’une personne. Je ne fais pas, je suis.
L’ACP est une histoire de relation, construite à deux, et qui va vous permettre de retrouver votre pouvoir d’être, parce que la relation créée ouvre un espace de liberté et de sécurité propice à l’expression de votre singularité.
C’est en cela qu’elle est thérapeutique : elle vous libère de vos entraves et souffrances psychiques et vous permet de remettre en mouvement le développement de votre potentiel comme être humain.
Sandrine
Comments