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Le burn-out. Épisode 4/4 : Un nouveau départ

Dans ce quatrième et dernier épisode consacré au burn-out, je vous raconte la suite de l’histoire de Camille. Comme je l’ai dit dans les précédents épisodes, cette histoire est inspirée de mes lectures, des enseignements que j’ai suivis, des reportages que j’ai visionnés sur ce sujet, de mon expérience de thérapeute aussi.


Il s’agit donc d’un scénario, que je raconte comme un témoignage. Il raconte une vérité, une vérité parmi d’autres…


Je me sens mieux et me sens prêt à envisager un retour à la vie active


Après des mois de convalescence et d’introspection je me sens mieux. Je me sens enfin prêt à envisager un retour à la vie active. J’appréhende. Ce que je viens de traverser m’a transformé, je ne me sens plus le même.


Le travail que j’ai mené avec ma psy m’a permis de comprendre mon burn-out, ce traumatisme. C’est une étape importante pour pouvoir envisager la suite. J’ai pu identifier les éléments déclencheurs, les ingrédients de mon burn-out : ceux qui appartiennent à mon contexte de travail mais aussi ceux qui m’appartiennent. J’ai réalisé qu’envisager la reprise du travail sans modifier ces ingrédients c’est prendre le risque d’une rechute. Je connais dorénavant les éléments essentiels dont j’ai besoin pour fonctionner de façon optimale au travail. Je me sens définitivement plus exigeant et cela me convient parfaitement.


J’ai besoin de retrouver du sens à mon travail, une cadence acceptable, mon autonomie. Je ne veux plus me sentir instrumentalisé. Je ne veux plus me sacrifier, je veux prendre soin de moi et respecter mes limites. Je veux m’autoriser à être vivant autrement : faire passer en priorité mon énergie et mes besoins. Remplacer les “Il faut” par “j’ai envie de …” et “j’ai l’énergie pour faire ça…”


Je sais que je ne suis plus en mesure et je n’ai plus envie de subir le même niveau de stress. Plus jamais.


J’avais déjà entendu dire qu’il y avait “Un avant” et “Un après burn-out”. Aujourd’hui, je prononce ces mots et je les vis. Ils sont devenus ma vérité.


Les défis à relever suite au burn-out


Le burn-out m'a profondément marqué. Pour envisager de pouvoir reprendre une activité professionnelle, j’ai dû relever quelques défis.


Défi N° 1 : Se projeter en situation professionnelle


Après avoir vécu cette fatigue intense et réalisé que ce burn-out a été en quelque sorte “une rencontre entre un contexte de travail et “qui je suis au travail”, c’est comme si c’était difficile de croire encore à une vie professionnelle équilibrée et saine. Je suis tellement marqué. Que de temps pour comprendre mon burn-out, accueillir mes limites et savoir les poser ! C’est tout un travail avant même de reprendre le travail…


Au fil du temps, je comprends que je suis le gardien de ma force vitale. Mais il ne suffit pas de le comprendre, il faut le ressentir au plus profond de soi. Pour tout dire, c’est lorsque je me suis senti assez fort pour défendre et préserver cette force vitale, que je me suis senti prêt à envisager une reprise. Je suis dorénavant le protecteur de mon énergie et c’est parce que je me sens solide dans cette mission, que je me sens suffisamment en sécurité pour reprendre une activité professionnelle. Je n’ai plus peur de la rechute : mes capteurs internes sont étalonnés et sensibles, je leur fais confiance, ils pourront m’alerter en cas de danger.


Défi N° 2 : Se remettre des séquelles du burn-out


J’ai beaucoup parlé de fatigue, une fatigue intense et interminable. Je me suis souvent demandé si elle était récupérable. Oui, elle l’est, au bout d’un long voyage immobile… Elle n’a pas été le seul sujet d’inquiétude. Durant ces longs mois, j’ai bien remarqué que je n’avais plus la même faculté de concentration. Sans parler de ma mémoire qui me faisait régulièrement faux bond. Alors oui, je me suis souvent demandé durant ces mois de guérison, si j’allais avoir des séquelles, des séquelles de mon burn-out, si mes capacités étaient irrémédiablement altérées…je ne sais pas vraiment répondre à ce jour, mais les symptômes s’atténuent et j’ai confiance.


Défi N° 3 : Accepter de ne plus contrôler


Le burn-out, c’est aussi perdre pied et se sentir vulnérable face à l’avenir. Au cœur du processus du burn-out, “dans l'œil du cyclone”, j'ai vraiment eu peur. Lorsque j’ai pris conscience de mon état de santé et du traumatisme que je vivais, j’ai eu vraiment peur de ne plus être en capacité de travailler. Ne plus pouvoir travailler c’est perdre son autonomie. J’ai eu peur de tout perdre, mes proches, ma maison, tout ce que j’avais construit et qui me mettait en sécurité et me rendait confiant dans l’avenir. Je me souviens des moments de panique. Comme si tout pouvait s’effondrer sous mes pieds…au bord du précipice. C’est vertigineux de ne plus maîtriser un minimum son avenir professionnel. Combien de fois me suis-je demandé si j’étais capable de reprendre ma profession ou bien si j’avais “le droit”, si je pouvais m’autoriser à aller vers une autre voie professionnelle ?


Quel cheminement intérieur pour accepter de ne plus contrôler! Quel cheminement pour s’autoriser le temps du retour à l’équilibre, sans panique.


Défi N° 4 : Retrouver la confiance en soi et l’estime de soi


Le burn-out est un grignoteur…de confiance et d’estime. J’ai déjà évoqué dans les précédents épisodes, les sentiments de culpabilité, d’incompétence, d’incapacité à faire face éprouvés juste avant l’effondrement ou au moment de l’effondrement. Je pensais naïvement que ces sentiments n’étaient que temporaires, comme s’ils étaient seulement liés aux actions et au contexte du travail. Mais le burn out n’est pas un grignoteur de surface. Il s’apparente plutôt à un mineur de fond. Il laisse derrière lui des blessures profondes, qu’il a creusées de manière insidieuse au fil du temps. Des blessures qui demandent du soin et du temps…du soin et du temps pour régénérer la confiance en soi et l’estime de soi.


L’heure d’un nouveau départ


Burn-out un nouveau départ

Je me sens prêt, mobilisé et suffisamment solide. Je me sens fier du chemin de guérison. Demain, je prendrai contact avec la médecine du travail pour évoquer mon histoire et engager un dialogue avec mon employeur. Je ne sais pas encore si reprendre le travail autrement est possible au sein de mon entreprise, je ne sais pas si je le souhaite vraiment.

Peut-être vais-je envisager une reconversion professionnelle… Et si le burn-out était l’opportunité d’une nouvelle vie ?


Quelle que soit la solution et ce qui m’attend, il s’agit bien pour moi d’un nouveau départ, d’un “vivre autrement”. J’entends comme un refrain à l’intérieur de moi “Plus jamais ça”, “Plus jamais ça”...


Je me sens sourire… je repense à ma chute, à mon corps qui a dit STOP. Aujourd’hui je ne lui en veux plus. Aujourd’hui je lui dis merci. Merci de m’avoir rappelé à moi, merci de m’avoir redonné ma place et ma valeur.


Sandrine Da Dalto Parola

Thérapeute à Toulouse


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